Le Bon Pasteur jadis
Aujourd’hui, le nom du Bon Pasteur identifie à Strasbourg un complexe résidentiel avec lac d’agrément, construit à côté du parc de l’Orangerie. Le nom tire son origine de l’emplacement où il a été édifié. En effet, il y avait sur ces lieux un couvent dit du Bon Pasteur, propriété de la congrégation religieuse des Sœurs d’Anger qui le vendirent en 1988.
Les gens qui circulaient à l’époque dans le quartier se souviennent d’une grande surface entourée d’un haut mur : il n’était pas possible d’avoir une vue sur l'intérieur qui occupait tout de même six hectares de terrain et où demeurait une certaine activité.
L’ADIQ s’est penchée à deux reprises sur le Bon Pasteur. D’abord dans son livre de 1985, où elle y a consacré quelques paragraphes avec une vue d’ensemble fort intéressante. Ensuite, lors de la vente du Bon Pasteur, l’ADIQ s’est battue contre la construction telle qu’elle était prévue, en militant plutôt pour une extension du parc de l’Orangerie. C’est probablement cette action qui fut à l’origine de la limitation du lotissement à environ 500 logements et au creusement d’un lac traversé par une passerelle et bordé d’une promenade.
Dans ces lieux dont le souvenir s’estompe dans la mémoire, il y a eu trois fonctions qui se sont, selon le cas, côtoyées ou succédées : les lieux ont abrité un couvent, un lieu d’enseignement (premier siège de la structure qui allait devenir le lycée professionnel Charles de Foucauld aujourd’hui installé à Schiltigheim) et une maison de redressement de jeunes filles.
Le couvent a été installé à Strasbourg en 1837, d’abord à l’extérieur de la ville, puis à côté de l’Orangerie, en raison de l’exigüité des espaces et de la poussée de la ville vers la Robertsau.
En 1937 une publication a été faite pour le centenaire de la fondation du Bon Pasteur (société d’édition de la Basse Alsace).
Au moment de la démolition du couvent, l’orgue de l’église attenante fut vendu et installé à la Cité du Jeune-Bois de Wittenheim en1990. Cet instrument avait été construit par Edmond-Alexandre Roethinger en 1911.
Le lycée Charles de Foucauld est l'héritier du CEFOP (Centre Européen de Formation Ouverte et Polyvalente) qui avait été mis en place à l’occasion de la réforme de 1980 relative à l’enseignement manuel et technologique des collèges. Après l’ouverture de deux classes en 1981, l’établissement resta dans les lieux jusqu’en 1995, année de l’inauguration du nouveau siège à Schiltigheim.
En 1921, l’institution fut autorisée à recevoir des “mineures délinquantes” et devint un établissement fermé pour jeunes filles de 13 à 18 / 21 ans. Selon des documents et rapports de l’époque, couture, broderie, lingerie, blanchissage, repassage, travaux agricoles, jardinage et école ménagère étaient au programme.
Leur présence, douloureuse ou heureuse selon les témoignages (des forums y sont consacrés sur internet) a certainement marqué la vie du quartier. Récemment, un Monsieur, qui dans sa jeunesse habitait déjà le quartier, nous racontait qu’il allait à la messe au Bon Pasteur avec le secret espoir de faire la connaissance d’une de ces jeunes filles… Ah, la jeunesse d'antan !
Sergio SANSOTTA, novembre 2011
Cet article a été rédigé grâce à des informations et documentations fournies par Mme Fabienne Valentin-Wendling, habitante du quartier, ainsi qu’à des recherches internet (The free Library by Farlex et Wikipedia).
D’autres “Souvenirs du quartier” concernant les auberges - bistrots - brasseries - commerces historiques du quartier et la pratique du football sur la place Lenôtre (eh oui, apparemment c’est ici que les Strasbourgeois auraient commencé à taquiner le ballon rond) étant en préparation, tout renseignement / photo sur ces sujets sera le bienvenu à l’adresse de l’ADIQ.