Densifier sans stationnement, est-ce bien réaliste ?
L’obligation de créer des places de stationnement dans les nouvelles constructions est réglée par le plan d’occupation des sols (POS) de Strasbourg : tant de places à créer par logement, par bureau, par commerce …
Or l’examen des modifications successives des normes de stationnement ne peut qu’interpeller : le nombre de places de stationnement à créer diminue à chaque fois.
C’est ainsi que pour nos quartiers, dans un rayon de 500 mètres autour des stations de tram ou de bus existantes ou à créer, les promoteurs – une aubaine pour eux – ont vu leur obligation de créer des emplacements réduite à ½ place par logement quelle que soit sa taille, à ½ place par commerce de 50 m2 et à… ¼ de place par bureau de 100 m2…
Deux objectifs à cela : faciliter la densification de la ville et inciter aux transports collectifs. Mais les deux sont-ils conciliables ?
On peut douter sérieusement que la diminution des emplacements soit suffisamment incitative pour que les nouveaux résidents se limitent à ½ voiture en moyenne par logement, et les bureaux à ¼ de voiture… Et à supposer même que ceux-ci se mettent au transport collectif, vont-ils pour autant supprimer leur(s) voiture(s) ?
A titre d’exemple, les projets de constructions au 17 rue Goethe et au 6 rue Boussingault (Macromolécules) s’adressent-ils à des accédants à ½ voiture par famille ?
Soyons réalistes : ces mesures se traduiront inéluctablement par des véhicules supplémentaires faisant la chasse aux places dans les rues.
Qu’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas ici de plaider la cause de la voiture en ville. Simplement d’ouvrir les yeux sur une incohérence (une de plus) de la densification urbaine.
Jean-Luc DÉJEANT, novembre 2011