Usine HKW à Kehl : Pollution supplémentaire en vue

USINE ALLEMANDE HKW : POLLUTION SUPPLÉMENTAIRE EN VUE

En 2004 la société HEIZKRAFTWERK KEHL GmbH avait déposé une première demande présentée comme écologique (valorisation de bois propres) ; or il s’est avéré que l’objectif dissimulé de la société était de brûler des bois pollués, ce qu’elle n’a pas manqué de faire dans un second temps.

En 2009 cette même société a demandé à créer une seconde centrale avec utilisation de bois pollués (il lui aurait été difficile de répéter sa première manœuvre).

L’ADIQ est donc intervenue par écrit le 8 septembre 2009 auprès du commissaire enquêteur en lui objectant qu’il serait des plus choquant de donner un avis favorable à un exploitant qui a fait preuve d’une telle malhonnêteté.

Nous lui avons rappelé que la qualité de l’air de nos quartiers était pour une part importante liée aux rejets à l’atmosphère des zones industrielles de Strasbourg et de Kehl et que cette demande d’extension, si elle était acceptée, ajouterait aux atteintes à la santé des populations urbaines.

En effet les rejets se traduiraient par une augmentation, notamment, des oxydes d’azote (polluants précurseurs de l’ozone) et des dioxines (composés cancérogènes), ainsi que des métaux lourds (toxiques), et ce quand bien même leurs volumes seraient quantifiés par prescriptions.

Or les agglomérations de Strasbourg et de Kehl, par l’orographie du fossé rhénan au creux duquel elles se trouvent, ne bénéficient pas d’une dispersion correcte, par les vents, des rejets polluants à l’atmosphère. A cet égard, et à celui d’une forte densité de population, la zone portuaire de Strasbourg - Kehl ne se prête absolument pas aux installations de ce type.

Le secteur, dont la qualité de l’air est déjà globalement très insatisfaisante, ne peut plus se permettre d’accueillir – d’un côté ou de l’autre du Rhin – de nouvelles installations industrielles de ce type qui, par leurs rejets supplémentaires à l’atmosphère, contribueront à terme à des conséquences inéluctables sur la santé.

Pour ces motifs, et sans qu’il soit utile d’entrer dans des considérations techniques plus précises, L’ADIQ a demandé au commissaire enquêteur de donner un avis défavorable au projet d’extension de la société HKW.

Bien que les Villes de Strasbourg et de Kehl soient également opposées à cette extension industrielle, il est à craindre que celle-ci aboutisse tout de même, l’administration allemande ayant le dernier mot dans cette affaire.

 

JLD

Novembre 2009