P.L.U. : Faire évoluer aussi la zone industrielle du port du Rhin

P.L.U. : FAIRE EVOLUER AUSSI LA ZONE INDUSTRIELLE

Le PLU (Plan local d’urbanisme), actuellement en cours d’élaboration, pose des questions quant aux différences de vision, selon que l’on soit élu ou habitant, sur l’évolution de l’urbanisme dans nos quartiers.

On abordera aujourd’hui la question de la zone industrielle du port du Rhin, qui a fait l’objet d’une proposition concrète de l’ADIQ à M. le Maire Roland Ries par courrier du 29 septembre 2009.

Une cohabitation délicate avec les industriels

Notre proposition vise à améliorer la cohabitation entre l’habitat strasbourgeois et la zone industrielle du port du Rhin.

La ville habitée est aujourd’hui contiguë à la zone industrielle. Et il est prévisible que, dans le futur, la ville habitée gagnera vers le Rhin (terrain Starlette et autres).

La cohabitation, les habitants en savent quelque-chose, est rendue difficile du fait des pollutions et nuisances engendrées par les activités industrielles du port. Notre association s’efforce depuis de nombreuses années de résoudre ces difficultés par la concertation avec les industriels, aussi bien directement qu’au travers du Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI).

Chacun a conscience de la nécessité de maintenir l’emploi sur la zone industrielle du port, qui abrite 350 entreprises.

 

En même temps la qualité de vie des habitants et l’image de la Ville doivent être préservées.

Lors de l’élaboration du Plan d’Occupation des Sols de Strasbourg (POS) de 1992, la Municipalité TRAUTMANN avait commencé à prendre en compte cette problématique en incluant justement dans le règlement l’interdiction de toute nouvelle implantation d’installations relevant de la directive européenne n° 82.501 du 24 juin 1982 modifiée, dite SEVESO I .

Aujourd’hui il est devenu nécessaire que le PLU, qui préfigure la ville à l’horizon 2025, progresse dans cette voie au travers de son Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD).

Notre proposition concrète à Roland Ries

Nous avons indiqué au Maire qu’il apparaissait désormais cohérent que le futur PLU limite toute nouvelle implantation industrielle dans la zone industrielle du port du Rhin aux seules installations industrielles non classées au titre de la législation des Installations classées.

En effet les installations industrielles non classées présentent moins de risques et génèrent moins de pollutions et nuisances pour la population et l’environnement.

Cette disposition logique permettrait une évolution progressive du tissu industriel – les installations classées existantes demeurant en place –, en adéquation avec le déplacement prévisible vers le Rhin de la ville habitée.

En même temps elle garantirait le maintien de l’emploi sur la zone industrielle du Port du Rhin.

On notera d’ailleurs que la fonction du Port autonome tend à devenir bien plus logistique que productive, avec un développement constant du trafic par conteneurs, et la création d’un second terminal à conteneurs en bordure du bassin du Commerce.

Il est difficilement pensable que la ville puisse poursuivre son évolution autour d’un port qui demeurerait figé sur les règles de l’ancien POS.

Roland Ries nous a répondu, par la voie de son directeur de cabinet, qu’il avait pris bonne note de notre proposition, et qu’il avait pris la pleine mesure de l’importance du sujet évoqué, qui sera débattu dans le cadre des travaux en cours.

Même si la partie n’est pas encore gagnée, on ne peut qu’apprécier cette attitude d’ouverture, à laquelle le premier édile nous a habitués.

 

Qu’est-ce qu’une « installation classée » ?

La législation française des Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) classe les installations industrielles en fonction des dangers ou des pollutions et nuisances qu’elles peuvent générer :

 

Les nouvelles implantations interdites par le règlement actuel du POS de Strasbourg (visées par la directive européenne SEVESO I aujourd’hui abrogée), entrent dans les installations classées soumises à autorisation.

Une autosaisine du Conseil de quartier

En parallèle nous avons été conduits à exposer cette proposition au Conseil de quartier, lequel fait partie des interlocuteurs privilégiés de la Municipalité dans l’élaboration du PLU.

Il s’en est suivi, après débat en réunion plénière, la prise d’une autosaisine (procédé par lequel le Conseil de quartier se saisit lui-même d’un sujet pour faire une proposition à la Ville), allant dans un sens analogue.

Car si la zone industrielle n’est pas située dans le secteur du Conseil de quartier, elle en est très proche et impacte fortement la vie de ses habitants.

Son autosaisine vise donc à l’amélioration de la qualité de l’air dans le quartier en limitant les nouvelles implantations industrielles aux installations industrielles non classées.

Elle a été transmise aux autorités municipales.

 

Novembre 2009