LE TRAM
DANS LE QUARTIER Aujourd’hui, notre quartier n’est pas traversé par le
tram, celui-ci l’effleurant à peine : du côté de la Robertsau, la ligne E longe
le canal de la Marne au Rhin à hauteur des institutions européennes, tandis que
de l’autre côté du quartier, les lignes E, C et F remontent le boulevard de la
Victoire (limite de notre quartier côté Esplanade) pour soit terminer à la
place d’Islande, soit poursuivre vers l’Esplanade. Certes, ces lignes sont utiles à bon nombre
d’habitants du quartier mais il en allait autrement au bon vieux temps lorsque
le tram traversait, avec plusieurs lignes, le quartier d’un bout à l’autre. Et
la place Brant était un carrefour - comme aujourd’hui la place de l’Homme de Fer
- où se croisaient les lignes venant de la Robertsau, de l’avenue de la Forêt
Noire, de l’avenue des Vosges et du centre-ville. Il existe un site internet (http://strasbourg-tramway.fr/)
qui nous a aimablement autorisés à reproduire ses photos. Il répertorie toute
l’histoire du tram à Strasbourg de 1877 à nos jours ; l’on peut voir
également le plan de la place Brant avec toutes ses lignes. En ce qui concerne
notre quartier, ce site nous apprend que “Le 28 octobre 1882 débutent les
travaux pour la ligne dite de la Robertsau” qui, bien évidemment, passait par
notre quartier via l’allée de la Robertsau. Il précise que “Le 16 février de
l’année suivante, c’est la réception officielle, mais elle ne sera achevée que
le 12 mars en allant jusqu'à la station « Robertsau-Eglise ». Comme pour les autres lignes, le parcours en ville se
fait à cheval et au-delà du Pont Royal, la traction se fait à la vapeur. Le
grand bouleversement du réseau eut lieu le 14 décembre 1894 lorsque, avec la « Allegemeine
Elektrizitäts Gesellshaft » (A.E.G.) de Berlin, fut signé un accord portant sur
l’électrification de deux lignes, y compris celle dite « Porte de
Pierre-Kléber-Orangerie ». Celle-ci, longue de presque 4 kilomètres,
passait dans notre quartier par le quai Dietrich, la place Brandt, l’allée de la
Robertsau et le boulevard de l’Orangerie. Certes, ces anciens trams n’avaient pas la vitesse et
le confort du tram d’aujourd’hui, mais ils gardent intact leur charme et nous
font regretter le bon vieux temps où emprunter un moyen de transport public
n’était pas un choix social et/ou environnemental mais une nécessité due à ce
qu’il y avait peu de moyens de transports privés. Plus tard, en 1960, le tram fut supprimé pour laisser
la place aux bus urbains parce que la société de
l’époque allait dans ce sens : les bus étaient moins coûteux et plus modernes
(source CTS, dont le site internet nous donne quelques informations à caractère
historique). Ce changement fut cependant précédé par un bref passage au
trolleybus (entre autres, la ligne 5/15 place Broglie - quartier des Quinze en 1947). De nos jours, comme notre société se réoriente vers
de nouveaux moyens de transport, la ville de Strasbourg est revenue au tram en
1989. Toutefois, les nouvelles lignes ne passent plus dans notre quartier.
Pourquoi ? Sans doute, les nouveaux enjeux socio-économiques et/ ou
l’impossibilité technique de remettre le réseau au même endroit ont fait que
maintenant la Robertsau est reliée au centre-ville via le Waken, et que le secteur place Brant - avenue de la Forêt
Noire ne constitue plus, avec l’avenue des Vosges, un axe important de
transports en commun. Quoi qu’il en soit, face à la réalité actuelle, il est dommage
que les terminus de la Robertsau et de la place d’Islande ne soient pas reliés
par une navette qui traverse d’un bout à l’autre le quartier, palliant ainsi
l’absence du tram. Sergio SANSOTTA Mai 2013
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