Déchets électriques et électroniques : réemployer, trier, recycler

Ne pas mettre ses déchets n'importe où et bien les trier, cela semble presque une évidence aujourd’hui. En Europe et donc en France le traitement et le transport des déchets sont contrôlés et les entreprises de traitement doivent pouvoir fournir les BSDI (bon de suivi de déchets) afin de tracer leurs destinations.

Ceci fonctionne assez bien et la prise de conscience est là. Seul bémol de taille, souvent certains déchets dangereux ne sont pas traités comme il faut. Pour quelle raison ? Parce que traiter les déchets dangereux coûte cher.

Dans l'industrie, quantité de déchets plus ou moins toxiques existent. Mais dans notre maison ou appartement aussi il existe des cochonneries à ne pas jeter de manière inconsidérée.

Le papier jeté dans la nature va surtout polluer visuellement de même que les plastiques. Le papier se dégrade tout seul plus ou moins vite, le plastique est stable et pas forcément polluant en soi, mais un sac plastique se retrouve souvent dans l'estomac d'animaux qui ont du mal à le digérer.

On récupère le papier et le carton ainsi que la ferraille depuis longtemps, mais aujourd'hui on jette plein de produits finis composés de plastiques, cuivre, aluminium etc. Il est impératif de ne pas s'en débarrasser n'importe comment, n'importe où, mais seulement dans les endroits où ils seront identifiés et triés, c’est-à-dire chez le vendeur du produit ou dans une déchetterie.

Parmi les DEEE (déchets électrique et électronique), vos ampoules basse consommation, votre vieux PC, téléphone, votre vielle imprimante ou vieil écran, sèche cheveux, perceuse etc., seulement 35 % se retrouvent dans la filière de recyclage avant d’être emportés par un organisme qui se chargera de les démonter pour valoriser les différents éléments qui les constituent, ou encore mieux les réemployer après avoir été remis en état.

Par contre si vous jetez cela dans la mauvaise poubelle, voici ce qui se retrouvera dans la nature, pas franchement cool pour l'environnement et notre santé : brome, arsenic, cyanure, plomb, PVC, mercure, baryum, béryllium, cadmium, potentiellement dévastateurs pour l’environnement.

Ces produits sont le plus souvent cancérigènes, peuvent attaquer pour certain le cerveau, le système nerveux et provoquer des maladies de peau etc.

Tous ces appareils contenant des produits dangereux qui s’ils sont récupérés, seront éliminés en même temps que seront valorisés les métaux précieux comme l'or, le palladium, l'argent et les métaux non ferreux comme le cuivre, le zinc, le nickel, le laiton etc.

En récupérant ces métaux on récupère de la valeur, mais surtout on limite l'extraction des ces métaux dans les mines, dont l'exploitation occasionne des dommages considérables à l’environnement : plusieurs dizaines de tonnes de roches pour quelques grammes d'or, sans compter les bains chimiques qui polluent rivières et nappes phréatique dans des pays où les habitants ont du mal à se défendre contre les compagnies minières.

Vos DEEE contiennent aussi ce que l'on appelle des terres rares, qui contiennent plusieurs sortes de métaux comme le terbium (4000 $ le kg) utilisés dans beaucoup d’électronique. Si les terres rares ne sont pas vraiment rares, leur extraction est polluante.

Ainsi nos déchets sont des gisements importants de métaux précieux et non précieux.

La prise de conscience est là, mais 65 % de ces déchets ne sont pas encore recyclés.

La vraie solution se trouve en amont : produire mieux avec des produits recyclables, si possible réparables. Le meilleur recyclage pour un appareil c'est sa réparation pour une réutilisation et en tout dernier lieu son démantèlement pour une valorisation des différents éléments recyclables qui le composent.

Luc-Frédéric HEITZMANN, novembre 2011