On se souviendra qu'en 2008 l'ADIQ s'était opposée au projet immobilier du promoteur KAUFMAN et BROAD sur le site dit des Macromolécules, rue Boussingault, anciennement propriété du CNRS.
En effet l'association avait démontré que le projet ne respectait pas les dispositions du POS particulières au quartier des Quinze (densité au sol). En outre l'aspect cubique des bâtiments ne s'accorde pas avec le style des maisons de la cité-jardin du Conseil des Quinze.
Au début de 2010 le promoteur régional STRADIM a repris à son compte le projet de construction de KAUFMAN et BROAD (Le Quinze de mai 2010, p. 3).
La procédure choisie avec la Ville pour le passage de relais entre les deux promoteurs, est celle du transfert de permis de construire, dans l'idée de se prémunir contre un éventuel nouveau recours en justice de l'ADIQ.
Une démarche logique, pour le nouveau promoteur, était de venir discuter avec l'association du quartier. De la discussion pouvait naître un éclairage, une ouverture.
Toutefois STRADIM ne l'a pas jugé utile. Alors l'ADIQ, par lettre du 16 juillet, a adressé au promoteur une invitation à se rencontrer sur les lieux.
Poursuivant la même ligne de conduite, le promoteur n'a même pas répondu, refusant implicitement le dialogue et la concertation due aux citoyens. Dont acte.
Mais ce qui interroge également est l'omission de l'immeuble social sur les maquettes et les publicités du futur lotissement haut de gamme dénommé "Les Ambassades".
Car dans ce projet la Municipalité a imposé la construction de logements sociaux (autrefois dénommés HLM), ce qui est tout à son honneur.
Le premier promoteur KAUFMAN et BROAD l'avait accepté, et conçu le projet avec quatre immeubles dont un en logements sociaux. Leur maquette, présentée au public le 9 juin 2008 au Bon Pasteur, comportait les quatre immeubles.
Légalement, le projet STRADIM doit être strictement identique à celui de KAUFMAN et BROAD, avec quatre immeubles dont un en logements sociaux. Or le 29 avril 2010, lors de la première présentation du projet par STRADIM au Sofitel, la maquette ne comportait plus que trois immeubles, le quatrième étant remplacé par un panonceau STRADIM ; et aucune allusion ne fut faite à l'immeuble social...
Et c'est la même maquette, donnant l'apparence d'un projet de trois immeubles seulement, qui était présentée au salon de l'Immobilier tenu à Strasbourg en octobre dernier.
Plus encore : à l'acheteur averti qui pose la question : "Mais n'était-il pas prévu un immeuble social ?", la réponse est la suivante : "Ah oui, peut-être, mais nous ne sommes pas d'accord, et nous sommes en discussions avec la Mairie pour régler ça."
Or la construction de l'immeuble social imposée par la Ville est une condition non négociable. Le comportement du promoteur pose donc réellement question...
Jean-Luc DÉJEANT
Novembre 2010